Portrait alumni : Foucauld Deceuninck - Chef de projet éditorial

Voilà plusieurs années que Foucauld dédie son temps à l’écriture. Aujourd’hui chef de projet éditorial chez WordAppeal, il met ses compétences au service de grandes entreprises du CAC 40 pour les aider à réaliser tous leurs contenus.
Bonjour Foucauld, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours académique ? Comment es-tu arrivé à l'ISTC ?
Enfant, je montrais une appétence pour la communication. Beaucoup d’adultes me disaient que cette filière m’irait bien. Au lycée, mes parents m’ont emmené à des portes ouvertes, pour que je puisse m’imprégner des différentes ambiances et choisir l’école qui me plairait le plus.
L’ISTC m’a séduit par sa dimension généraliste de la communication, son diplôme reconnu par l’État, mais aussi les stages durant les 3 années de licence, et enfin les 2 années d’alternance en master. Ça a vraiment fait pencher la balance face à d’autres écoles.
J’ai fait mon stage de L1 chez J'achète en ville, une entreprise d’e-commerce à Tourcoing. En deuxième année, j’ai plongé dans le marketing des cosmétiques chez Corine de Farme. Enfin, la troisième année, j’ai découvert la communication éditoriale dans une agence à Lille. C’est dans cette même agence que j’ai réalisé mes deux années d’alternance en master.
Quel métier exerces-tu aujourd'hui ?
Je travaille dans une agence de conseil éditorial à Paris, WordAppeal, du groupe Pelham Media, lui-même filiale du groupe Les Échos - Le Parisien. Notre spécialité est la communication corporate de grands groupes. On les aide à réaliser toutes sortes de contenus : des rapports pour investisseurs, du brand content dans la presse, mais aussi de la vidéo, des événements, leurs sites web. Mon métier est d’accompagner le client dans la réalisation de son projet. Je discute avec lui, je comprends son besoin, puis je coordonne toutes les personnes dans l’agence qui vont m’aider à réaliser les contenus : rédacteurs, directeurs artistiques, traducteurs…
Par exemple, je rédige des e-books ou des articles de blog pour Salesforce (géant américain des logiciels). Mon but est de pousser et communiquer toutes les « idées positives » — les belles choses que notre client accomplit — à ses lecteurs.
Comment arrives-tu à rédiger sur des domaines aussi variés (et que peut-être tu ne maîtrises pas ?
En effet, on ne peut pas tout savoir sur tout (rires). Mon but n’est pas de devenir un expert d'un sujet, mais de m’imprégner de l’univers du client rapidement et de connaître ses enjeux. Pour ce faire, il faut oser poser des questions simples, lire la presse, regarder les publications LinkedIn des dirigeants. On est là pour rendre des discours techniques compréhensibles par tous.
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton métier ?
J’aime deux choses : le défi intellectuel de chaque projet, sur des sujets d’entreprises méconnus et hyper intéressants (le CRM, le nucléaire, le luxe), et l’empreinte mondiale de nos clients. C’est toujours amusant d’être tutoyé par des directeurs de communication d’entreprises internationales, qui m’appellent directement sur mon portable.
Comment gères-tu le syndrome de la page blanche ?
Il est plutôt rare, parce que je ne fonce jamais sans avoir cadré avant de rédiger. Je me suis renseigné sur le sujet, j’ai posé des questions à un expert, et je sais quel message je veux transmettre. S’il m’arrive d’être en panne d’inspiration, la pression de la deadline fait que l’inspiration arrive toujours à temps. Évidemment, si je rencontre une difficulté pour un sujet, je m’adresse à mes responsables pour qu’ils m’orientent.
Le rythme dans une agence doit être soutenu ?
On ne fait pas de si longs horaires que ça. J’organise mes journées comme je le veux. Tant que le travail est rendu à temps, je suis maître de mon temps. J’aime l’intensité de mes journées et la stimulation intellectuelle qui en résulte.
Où te vois-tu plus tard ?
J’ai encore beaucoup de choses à apprendre, je reste pour le moment du côté du conseil et de la production. Quand j’aurai un peu plus de bouteille, j’irai chez l’annonceur à un poste d’encadrement. À Lille ou à Paris ? On verra bien !
À quelle rémunération peut prétendre un junior dans une agence de communication éditoriale ?
À la sortie des études, la rémunération pour ce poste varie selon l’agence et le profil. Je dirai qu’on commence entre 28 et 32 000 euros brut annuel, puis les salaires augmentent rapidement. Par exemple, en 2 ans, je suis passé chef de projets senior et j’ai été augmenté de 25 %. C’est peu commun !
Quelles sont les 3 qualités indispensables à un rédacteur ?
Tout d'abord, il faut oser poser des questions simples, se montrer toujours curieux. Ensuite, il faut approfondir son travail, ne jamais bâcler, toujours aller au fond des choses. Enfin, il faut beaucoup d’humilité, accepter de voir son travail remettre en question par d’autres.
Pour terminer, as-tu un conseil à donner aux étudiants qui souhaiteraient se lancer dans la communication en tant que rédacteur ?
Dénudez au maximum vos phrases. Si quelque chose est superflu, n’apporte rien au texte, enlevez-le. Pas d’adverbe, pas de superlatifs, écrirez toujours dans l’ordre chronologique de vos idées. Un mentor m’a conseillé de lire L’Art poétique de Boileau : « ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément ». Tout y est !